Cinéma – Théatre
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Arts majeurs de la modernité, le cinéma et le théâtre expriment de façon particulièrement imagée les défis et questionnements contemporains.
Cinéma
Les Juifs du Maroc ont été présentés dans plusieurs films documentaires, réalisés par des cinéastes juifs et musulmans marocains, ainsi que par des auteurs français, israéliens et américains. Ces films décrivent l’histoire de la vie juive au Maroc à différentes périodes de son histoire, ses aspects musicaux, sa liturgie et ses rituels religieux, comme les pèlerinages ou les hiloulot.
Quelques films s’efforcent de présenter une vision intérieure, plus personnelle, du Maroc juif. Les problèmes d’intégration et les revendications socio-économiques et politiques en Israël ont aussi été abordés dans des films sur les diasporas, notamment les itinéraires de familles juives marocaines dans différents pays.
Une brève filmographie illustre ces préoccupations :
Vie juive au Maroc
Les confins de l’Ouest (1964, Israël) de Arnon Safrir;
Il était une fois Agadir (1971, Canada) de Jacques Bensimon;
Les Juifs du Maroc (1978, Israël) de Haïm Shiran;
Hiloula de Ouezzane (1978, Maroc) de Mohamed Maradji;
Juifs et Musulmans en fête au Maroc (1978, Maroc) de Lofti Bouabid;
Retour à Ouezzane (1978, France) de Josy Eisenberg;
Casablanca, la ville des écoles (1979, France) de Josy Eisenberg;
La hiloula du Maroc (1981, Israël) de Haïm Shiran;
L’odyssée des Juifs du Maroc (1981, États-Unis) de Eugene Rosow;
Cantiques brodés (1991, France) de Izza Genini;
Concerto pour 13 voix (France) de Izza Genini;
Chants de sable et d’étoiles (1997, France) de Nicolas Klotz;
La vallée des cédrats (1997, France) de Izza Genini;
Au pays des saints (1986, Israël) de Zeev Revah;
Diasporas
Qu’est-il arrivé aux Juifs du Maroc (Israël) de Michel Shelman;
Nous sommes des Juifs arabes (1977, Israël) de Ygal Nidam;
Have you heard of the Black Panthers Mr. Moshé? (Israël) de Nissim Mossek; Vingt ans après (1975, Canada) de Jacques Bensimon;
Intellectuels juifs du Maroc (1980, Israël ) de Micha Shagrir;
Retrouver Oulad Moumen (1994, France) de Izza Genini;
Wadi Salib de Yehouda Neheman;
Culture marocaine contemporaine
Maroc, corps et âme (France,1996) de Izza Genini comprend une série de films sur la musique marocaine, où elle décrit les différentes influences arabo-andalouses, berbères et contemporaines :
Aïta / Louanges – Des luths et délices / Ryhtmes de Marrakech-Gnaouas / Malhoun – Airs en terre berbère;
Moussem (France,1991) de Izza Genini (Prix Jules Verne, 1991) filme une fantasia comprenant des milliers de cavaliers.
Carnets du Maroc, trilogie de Jacques Bensimon (Canada), porte sur le Maroc contemporain.
Mémoire à rebours (1984) explore les rapports complexes entre le passé et le présent;
Au sujet du roi (1987) présente les principaux événements du règne du Roi Hassan II, depuis son accession au trône jusqu’à la Marche verte;
La volonté et la foi (1987) évalue l’état de la société marocaine et dresse un portrait du Roi Hassan II.
Les films de fiction sur le judaïsme marocain ont été surtout réalisés par des cinéastes israéliens. Ils portent sur les difficultés d’intégration à la société israélienne, les conflits culturels auxquels ils sont confrontés et leurs répercussions sur leur vie personnelle, familiale et professionnelle.
On peut citer les noms de Haïm Shiran, David Shitrit, Zeev Revah, Simone Bitton et Haïm Bouzaglo dont Un mariage fictif est considéré comme un des dix meilleurs films israéliens de tous les temps. Le temps des cerises du même Haïm Bouzaglo a reçu plusieurs prix. Il est aussi le scénariste du film L’été de Avia.
Carnets du Maroc N° 2 “Au sujet du Roi” (Jacques Bensimon)
En outre il convient de mentionner :
Queen of the road (Malkat bakvich), 1971 de Menahem Golan; Casablanca(1974) traite des rapports amoureux entre un Juif-marocain et une femme d’origine polonaise;
La statue de sel, de Haïm Shiran d’après le roman d’Albert Memmi. Ce cinéaste a réalisé aussi un documentaire dramatique sur la vie du poète marocain David Hassine;
Shraga katan (1978) de Zeev Revah sur la fierté d’un Marocain qui choisit comme femme une jeune Marocaine vivant dans une ville de développement, plutôt qu’une jeune achkenaze d’un milieu bourgeois;
Bienvenue dans l’armée, les filles (Banot) (1985) de Nadav Levitan, montre les tensions entre les femmes sépharades et achkenazes, et les rapports machistes dans l’entraînement militaire.
Sorcellerie (Sh’hur,1995) de Shmuel Hasfari, met en scène les dilemnes d’une jeune femme ambitieuse, partagée entre les traditions familiales marocaines, et les exigences de la société israélienne moderne. Ce film a reçu plusieurs prix (Menora d’argent au Festival du film d’Israël, le Grand Prix au Festival Juif de Montpellier 1995, et l’Olivier d’Or au Festival méditerranéen de Bastia la même année);
Rêves d’innocence de Dina Tsvi-Riklis porte sur la communauté juive marocaine et les difficultés d’un père de famille mythomane à faire face à la réalité environnante;
Le nouveau pays, de Orna ben Dor-Niv, reconstitue les maabarot et leur atmosphère au cours des années 1950, à partir d’une approche surréaliste;
Un brin d’espoir, de Zeev Revah, avec Zehavah Ben, sur les problèmes d’immigration et d’intégration.
Tipat Mazal “Un Brin d’espoir” (Zeev Revah)
À ces films, qui portent directement sur le monde judéo-marocain s’ajoutent les films réalisés par des cinéastes d’origine marocaine.
En France, Robert Benayoun, critique cinématographique et cinéaste, a réalisé deux films inspirés par le surréalisme, Paris n’existe pas (1968) et Sérieux comme le plaisir (1974).
José Benazeraf, metteur en scène et cinéaste a réalisé plusieurs films érotiques dont :
le Cri de la chair (1962);
le Concerto de la peur (1962);
l’Enfer sur la plage (1966);
Joe Caligula (1969);
Frustration (1971);
Saint-Tropez interdit (1987);
de même que Flesh and fantasy (1967) et Racism (1972), réalisés aux États-Unis.
Au Canada, deux cinéastes ont réalisé plusieurs documentaires :
Il s’agit de Jacques Bensimon :
Aqua Rondo (1969)
Rock-a-bye (1973)
Le Jour du Référendum dans la vie de Richard Rohmer (1979)
De mains et d’espoir (1983)
et de Pierre Lasry :
Laurette (1969)
Mrs. Case (1969)
The Walls Come Tumbling Down (1976)
Healing (1977)
Unemployment: Voices from the Line (1980)
Les Prisons de l’esprit (1983)
The Myths of Mental Illness (1988)
Au Venezuela, Margot Benacerraf s’est fait connaître par son documentaire, Araya.
Acteurs
Plusieurs acteurs d’origine juive marocaine sont aujourd’hui reconnus :
En Israël
Hana Azoulay Hasfari, dans Sh’hur;
Moshe Ibgi dans Lovesick on Nana Street;
Rami Danon dans Le sourire de l’agneau;
Benni Tagar dans Un pont très étroit;
Zeev Revah dans Sorcellerie;
Yaacov Cohen, acteur de théâtre et de cinéma réputé;
Albert Illouz…
En France
Patrick Timsit, acteur, metteur en scène et scénariste Quasimodo; Paparazzi; Le Cousin; Marquise; Passage à l’acte; La Belle verte; Pédale douce; Un indien dans la ville; Elles n’oublient jamais; La Crise; Le Bal des casse-pieds; Une journée chez ma mère; Vanille fraise; Sans peur et sans reproche.
Richard Anconina, Le choix des armes (1981);Tchao Pantin (1983); Paroles et musique (1984); Zone rouge (1990); Le môme (1996); Itinéraires d’un enfant gâté (1988); Miss Missouri (1989); Lévy et Goliath (1987); Les héritiers (1997); et La vérité si je mens (1997).
Gad Elmaleh, Salut Cousin (1996); Vive la République (1997); XXL (1997); L’homme est une femme comme les autres (1998).
Philippe Clair, Vincent Elbaz (La vérité si je mens),
Sadi Reboh…
Au Québec, Sonia Benezra, The sword of Gideon et 7th Police Plaza.
Aux États-Unis, Aaron Ipale après une carrière d’acteur en Israël (Un pont très étroit), a joué dans plusieurs films américains pour la télévision et le cinéma :
Kid in Aladdin’s Palace; Rockford Files: A Blessing in Disguise; Doomsday Gun; Guardian Angel; Invisible: The Chronicles of Benjamin Knight; Son of the Pink Panther (1993); The Great Pretender; The Tragedy of Flight 103: The Inside Story; Ghost in Monte Carlo; “Drug Wars: The Camarena Story” (Série de TV); One Man Out; Top of the Hill; Vibes; Ishtar; Beverly Hills Cowgirl Blues; Code Name: Foxfire; The Shooting Party; Rita Hayworth: The Love Goddess; Sadat; The Final Option; Xanadu; Airport ’80: The Concorde; Raid on Entebbe; Too Hot to Handle; Fiddler on the Roof.
Théatre
Parmi les œuvres de dramaturges d’origine juive marocaine, Le messie marocain de Gabriel Bensimhon, (installé en Israël) a été présenté au théâtre Habimah; la pièce porte sur des thèmes mystiques du judaïsme marocain repris dans une dramaturgie contemporaine.
Le romancier et dramaturge vénézuélien Isaac Chocron explore dans Animales feroces (Les bêtes féroces) ainsi que dans El quinto Infierno (Le cinquième cercle) le rapport au Vénézuela, à la fois attirant et problématique des immigrants juifs.
Ces œuvres ouvrent la voie à d’autres pièces où l’auteur explore de nouvelles techniques théâtrales commeAsia y el Lejano Oriente (l’Asie et l’Orient lointain) où les personnages ont recours à un dialogue halluciné; ou au vaudeville comme dans les pièces les plus récentes, O.K., La Révolucion, Tric-Trac et Alfabeto para Anafalbetos.
En France, on peut noter les créations de Simon Elbaz, Bled sur scène, Medina folies, mais surtout Mechouga maboul, qui met en scène dans un village marocain un personnage fou et aveugle, incarnant le voyageur en quête d’une vérité initatique.
Cette oeuvre utilise la forme théâtrale tradtionnelle en conjonction avec les techniques modernes.
Jacky Ohayon, directeur du Théâtre de la Garonne, est aussi actif dans le milieu du théâtre;
Ygal Lévy a, quant lui, présenté un one-man-show en 1996.
Le messie marocain de Gabriel Bensimhon
Au Québec, Serge Ouaknine, dramaturge et metteur en scène influencé par Grotowski, est l’auteur de pièces inspirées de personnages bibliques :
Esquisse au Livre de Job;
Sarah-take one (avec le Theâtre Company Jerusalem);
1492 : Chronique des temps modernes;
Les voiles de l’espoir ;
Les sorcières de Colomb (pièce écrite en collaboration avec Sol Navarro).
Il collabore aussi en Israël à la création de Gog et Magog, de Michal Govrin, d’après l’oeuvre de Martin Buber.
D’autres créations sont aussi à son actif, comme Le Fou et la nonne, de Witkiewicz; Opérette d’après Gombrowicz, de même que des créations personnelles comme Une Nuit à Shangaï; Marianne – intérieur nuit, pour le Bicentenaire de la Révolution Française à Montréal; et The Jasmine Bush, la première création pour la paix israélo – palestinienne (texte de Aliza Elion-Israeli et Ali Qleïbo à Jérusalem).
Le spectacle multimédias,1492 : ombres et mémoires, de Carlo Bengio, met en scène les figures emblématiques du judaïsme sépharade comme Itshak Abravanel, Dona Gracia Mendés et Uriel da Costa.
Les veuves de Jérusalem de Gladys Benudiz (texte en collaboration avec Nicole Jaouich) relate la relation du roi David avec Bethsabée, par ses épouses répudiées. Carlo Bengio l’a mis en scène, tout comme Les Messiesde Liliane Atlan.
La pièce en judéo-espagnol sur la mort de Lalla Solika La Sainte de Isaac Bendahan et le montage théâtralYahasra de Solly Lévy avec le groupe Gerineldo mêlent textes et chansons du patrimoine judéo-espagnol.
Pièce de Théâtre “Les Carottes Sont Cuites” par Gilbert Levy
Le théâtre comique
À Casablanca, les membres de la Baraque, groupe de comédiens amateurs ont donné des spectacles dont l’un des plus connus, Les carottes sont cuites, met en scène une famille marocaine confrontée aux affres de la modernité.
Plusieurs comédiens se sont aussi inspirés du folklore et de la langue judéo-arabe pour créer des pièces de théâtre ou des personnages humoristiques, utilisant le français, le judéo-arabe ou le judéo-espagnol.
Des groupes d’amateurs ont aussi repris des pièces classiques ou modernes en adaptant les personnages, les situations et les dialogues au contexte judéo-arabe et en insistant sur l’humour et le quiproquo.
Ainsi, à Montréal, des pièces de Molière comme Le Boujadi Gentleman I, II, III (Le bourgeois gentilhomme), La bsalade imaginaire (le malade imaginaire) et My Fair Lady ont été adaptées par Solly Lévy. Marius et Fanny I et II de Marcel Pagnol ont été adaptées par Bob Oré Abitbol et mises en scène par Carlo Bengio. Le vaudevilleChabanel Story, quant à lui, est une satire du milieu du commerce du vêtement à Montréal dont il révèle les combines.
En France, Jo Kakon, Gad Elmaleh et Gad Israël ont créé une galerie de portraits humoristiques qui suscitent rires, réflexions et nostalgie.
À Montréal, plusieurs amateurs se sont fait connaître: Pierre Lasry, avec son personnage Télésphore Légaré, un descendant lointain de Juifs d’origine marocaine installés au Québec, s’interroge avec humour sur un avenir incertain.
Maurice Elmaleh, créateur du personnage de Chaouil, un vieux juif marocain, jette un regard désabusé sur la vie québécoise.
Solly Lévy puise son inspiration dans la vie communautaire pour en critiquer les travers de façon humoristique.
Des créateurs explorent d’autres formes d’expression, comme le conte, les marionnettes ou le mime. Oro Anahory-Librowicz explore le conte judéo-marocain et sépharade, alors que Jonathan Ben Haïm l’utilise pour créer des spectacles pour enfants.
Samuel Avital, un mime installé aux États-Unis enseigne l’art de la pantomime en utilisant une démarche inspirée de la Cabbale.