Costumes

Le costume des Juifs marocains est un bon révélateur des variations régionales, des différences de catégories sociales ainsi que de l’acculturation et de la modernisation qui ont affecté cette culture, comme l’ont montré les travaux de l’ethnographe Jean Besancenot, dont les dessins et les descriptions ont permis d’en connaitre ces costumes.

Juive citadine de Salé portant son costume "Keswa el-Kbira" avec un grand châle blanc de manille, souvenir de l'Andalousie médiévale - Besancenot, Jean 1935
Juive citadine de Salé portant son costume "Keswa el-Kbira" avec un grand châle blanc de manille, souvenir de l'Andalousie médiévale - Besancenot, Jean 1935
Jeunes femmes de Tanger en costume de cérémonie
Jeunes femmes de Tanger en costume de cérémonie
Juive de Sefrou Besancenot, Jean 1935
Juive de Sefrou Besancenot, Jean 1935

Le costume d’apparat ou quesoua el kbira (grande robe en arabe) ou traje de berberisca (costume barbaresque en espagnol) est sans doute le costume le plus réputé de la mode juive marocaine. Les couturiers et brodeurs juifs attachés à la cour d’Espagne ont crée les robes de velours à l’origine de la grande robe.

Après l’expulsion des Juifs d’Espagne, la fabrication des perles d’or et de la passementerie a été transférée dans les villes marocaines, en particulier à Fès. Cet artisanat, auquel participaient hommes et femmes a été éliminé par la fabrication industrielle dans les années 1930.

La grande robe, portée pour la cérémonie du mariage, puis pour les fêtes et les célébrations exceptionnelles est coupée dans du velours de couleur différente selon les régions : vert ou bleu pour les villes de l’intérieur et rouge grenat pour les villes de la côte.

La longueur des manches et la façon de les porter, les caractéristiques des jupes ainsi que des coiffures varient également selon les régions.

La quesoua el kbira comprend:

  • Le plastron
    (ktef en arabe), avec des motifs en perles d’or, se porte sous le corselet.
  • La jupe
    ( jeltita, zeltita ou zeltil, mot espagnol qui signifie tournante), composée de plusieurs jupons.
  • Le corselet
    à manches longues.
  • La couronne
    (el hmar, rouge en arabe) sertie de perles, de rubis, d’émeraudes et de pièces d’or.
  • Les babouches brodées d’or
    ( serbil en arabe)
Jewish_Wedding_Dress_(Keswa_El_Kebira),_Tétouan,_Morocco,_late_19th_century

Sous l’effet de la modernisation, l’usage de la quesoua el kbira a été peu à peu relégué au rituel du henné. À cette occasion, le marié peut porter une djellaba en soie blanche et un tarbouche, afin de signaler ses racines marocaines.

La robe blanche nuptiale s’est imposée à l’ensemble des couches sociales et chez les hommes, le costume gris ou noir ou le smoking ont détrôné les vêtements traditionnels.

Broderies
La mode traditionnelle marocaine se caractérise par un travail de broderie minutieux et complexe qui utilise les arabesques et les motifs floraux de même qu’un tissage coloré.

Le caftan brodé complété d’une ceinture est porté lors d’occasions cérémonielles.