Institutions Communautaires – Au Maroc
Associations Internationales
Organismes de représentation au niveau international
La participation aux activités du judaïsme mondial est plutôt limitée jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.
Une délégation participe à la Conférence du Congrès juif Mondial qui se tient à Atlantic City en 1944 et, par la suite, un Comité marocain du Congrès juif Mondial est créé, mais il faudra attendre la période contemporaine pour que cette affiliation devienne plus officielle.
Le Conseil des communautés israélites du Maroc est aussi le promoteur du Rassemblement mondial du judaïsme marocain.
Une première réunion de délégués des communautés marocaines de l’étranger (Israë‘l, France, Canada, états-Unis, Espagne, Suisse, Belgique, Venezuela, Grande-Bretagne) se tient à Rabat en 1984, lors du congrès du Conseil des communautés.
Son congrès constitutif a lieu à Montréal en 1985. Le Secrétaire général du Conseil des communautés préside le Rassemblement.
Reconnu officiellement par le Roi du Maroc et le Premier Ministre d’Israël, Shimon Pérès, ce rassemblement a pour objectif d’assurer le maintien du patrimoine historique, culturel et religieux du judaïsme marocain, de promouvoir les relations entres les communautés, de favoriser la coexistence judéo-arabe et de contribuer à la résolution du conflit proche-oriental.
A cet égard, il convient aussi de signaler la contribution du mouvement Identité et Dialogue, regroupant des Juifs marocains en France, au rapprochement entre Juifs et Arabes ainsi qu’à la paix au Proche-Orient.
Le Conseil des communautés
Le Conseil des communautés est l’institution majeure des Juifs du Maroc.
Avant le Protectorat français, la dhimma fixe les rapports politiques et juridiques entre la majorité musulmane et la minorité juive. Elle garantit une autonomie d’organisation et de gestion de la vie communautaire juive.
Les Takkanot (ordonnances) et les Responsa (arrêts juridiques) des rabbins règlent la vie des communautés, dirigées par les conseils des communautés.
Jusqu’au Protectorat, le Waad Hakehillah ou Maamad (Conseil de la communauté) comprend des Rabbins (Hakhamim) et des Juges (Dayanim),qui peuvent s’adjoindre des personnes pieuses; des notables, négociants souvent lettrés qui font partie d’une oligarchie et dont les titres reflètent la position dans la hiérarchie sociale.
Le conseil gère la taxation, la levée et la gestion de fonds de charité, l’administration des synagogues, etc.
Le chef de la communauté (Naguid, Nasi ou Cheikh) est choisi parmi eux. Il est chargé des relations entre la communauté et les autorités locales, régionales ou nationales. Il peut aussi jouer un rôle important comme conseiller, diplomate ou haut fonctionnaire.
Le Conseil des communautés est en charge de la taxation qui assure le paiement de la Djizya (impôt lié à la condition de Dhimmi) levée annuellement et calculée par tête d’habitant de sexe masculin, à laquelle s’ajoutent des impôts aléatoires, des amendes et des présents aux autorités. La taxation se fait au prorata des fortunes.
A ces taxes directes s’ajoute la Siga (prélèvements indirects) sur la vente de la viande, l’abattage rituel, les autres denrées et les activités professionnelles.
Une police communautaire assure la conformité des comportements des individus aux règles religieuses, en particulier en ce qui a trait à la vie sexuelle, à l’usage d’alcool, etc. et veille à l’application des ordonnances de chaque communauté.
La justice est assurée par les tribunaux rabbiniques, tandis que les fondations pieuses et charitables apportent leur soutien aux plus démunis. Les écoles et la Hébrah kadichah (pompes funèbres) dépendent de ces fondations.
Après le protectorat, en 1918, une restructuration prend place, complétée en 1919 et en 1945. Les communautés juives des différentes villes sont reconnues légalement, mais leur autonomie interne est limitée, leurs activités contrôlées et leur structure administrative, redéfinie.
Un poste d’inspecteur des institutions juives est créé, avec pour fonction d’assurer les relations entres les communautés et les autorités. Le comité de la communauté, réorganisé, comprend entre 4 et 10 membres selon les communautés: le responsable du tribunal ou rabbin est nommé par les autorités, en consultation avec l’inspecteur des institutions juives.
En 1945, les membres du comité sont élus au suffrage censitaire, mais les autorités se réservent le droit de sélectionner les membres dans la liste des élus. C’est à partir de cette date que le comité coordonne et supervise les activités de toutes les communautés au plan national.
Après l’indépendance du Maroc, des transformations minimes sont apportées. Le Conseil des Communautés Israélites du Maroc, où siègent de facto tous les présidents des comités de communautés, reste l’organisme central des communautés juives du Maroc.
Sous la responsabilité du secrétaire général, il a la charge des affaires sociales, des relations extérieures, des questions financières, du culte et du rabbinat des lieux de pélerinage et de la culture.
Chronologie – Conseil des communautés
Le poste de secrétaire général du Conseil a été occupé par :
Voici une brève chronologie des activités communautaires depuis 1963 :
Janvier 1963 : Nomination de Maxime Azoulay, Président à la Cour Suprême
1977 : David Amar est élu comme Secrétaire Général du Conseil des Communautés
Mars : La Communauté Juive Marocaine célèbre la Fête du Trône à New York et à Montréal et resserre les liens avec sa diaspora.
Sa Majesté le Roi reçoit l’écrivain André Chouraqui (ancien maire de Jérusalem) et fait état du génie créateur d’Israël. Une alliance entre le monde arabe et Israël constituerait une puissance mondiale de première grandeur. Elle serait un facteur d’équilibre sur la scène mondiale et pourrait conduire à la paix et au progrès.
Mars 1977 : élection de Serge Berdugo, Jacques Ohana et Jacques Tolédano à la Chambre du Commerce et de l’Industrie de Casablanca.
Relance officielle des Pèlerinages (Ouezzane, etc.) qui remportent un vif succès. Depuis, on dénombre plusieurs milliers de pèlerins chaque année dans tous les lieux de pèlerinage à travers le Royaume.
Août 1977: Décès du Dr Léon Benzaquen, ancien Ministre des P.T.T et Président du Comité de Casablanca.
1978 : La communauté juive du Maroc adhère au Congrès Juif Mondial.
Décembre : Colloque à Paris du Conseil des Communautés et d’Identité et Dialogue réunissant intellectuels juifs et musulmans pour analyser les relations du judaïsme marocain sur le thème : Vie culturelle, histoire sociale et évolution.
1979 : Congrès du Conseil des Communautés à Mohamédia qui nomme Rabbi Yédidia Monsonégo Grand Rabbin du Maroc.
Novembre 1982 : Le Colloque d’Identité et Dialogue et du Conseil des Communautés Israélites du Maroc réunit à Paris des participants juifs et musulmans sur la problématique socio-culturelle en Israël et le cas des communautés séfarades.
Juin 1983 : élection de Boris Tolédano au Conseil municipal de Casablanca.
Mai 1984 : Congrès du Conseil des Communautés à Rabat en présence de 40 personnalités politiques et intellectuels Israéliennes d’origine Marocaine qui rencontrent leurs homologues Marocains.
Mars 1989 : Création de Francophonie et Judaïsme, association de droit Français à composante internationale. Douze pays dont le Maroc en font partie, et se proposent de fédérer les communautés juives francophones afin d’échanger régulièrement leurs talents, leurs compétences.
Mars 1989 : Au cours de sa visite au Maroc, Mme Margaret Thatcher rencontre Serge Berdugo.
Juin 1990 : A Oviedo (Espagne) la Communauté Juive du Maroc reçoit le Prix Concordia du Prince des Asturies.
Décembre : Réactions du RMJM à la campagne de dénigrement contre le Maroc.
Mai 1991 : Une délégation de l’Association des originaires du Maroc en Israël visite le Royaume.
Octobre : Visite Royale aux USA. Au cours de cette visite, Sa Majesté Hassan II accorde une audience aux Juifs marocains de New York et de Montréal.
Décembre : Pour des raisons humanitaires, le transfert des corps des naufragés du Piscès est effectué au cimetière d’Al Hoceima vers Jérusalem où ils sont inhumés le 15 Décembre lors d’obsèques officielles.
Mai 1993 : Visite du New York Board of Rabbis à Casablanca.
Juin 1994 : Le Prince Moulay Rachid rend visite aux Communautés Juives Marocaines de Toronto et de Montréal.
Une délégation du World Conference of Jewish Leadership se rend à Marrakech pour souligner le rôle du Roi Hassan II dans les négociations de paix entre Juifs et Arabes au Moyen Orient.
Août: Décès du Grand Rabbin du Maroc, Rabbi Yedidia Monsonégo.
Août : Une délégation juive des primary leaders des U.S.A. est reçue par le Roi Hassan II au palais de Skhirat.
Août 1995 : Des groupes de jeunes canadiens d’origine Marocaine visitent le pays pour un Retour aux Sources.
Avril 1996 : Inauguration du Pavillon Mohamed V à l’école Maïmonide de Montréal en présence du Secrétaire particulier et du Conseiller du Roi.
Une délégation Marocaine conduite par Mahjoub Ahardanne (ancien Ministre d’état et Président du Mouvement Populaire) et le Secrétaire Général du Conseil des Communautés se rend en Israël pour participer avec les originaires du Maroc aux célébrations de la Mimouna.
Création de la Fondation du Patrimoine du Judaïsme Marocain.
Avril 1997 : Conférence du Trialogue des trois religions abrahmaniques a lieu à Marrakech.
Juillet : Une délégation du Commonwealth Jewish Council, conduite par Lord Greville Janner est reçue par le Roi.

Février 1998 : Colloque de l’Unesco à Rabat sur le thème: Dialogue des Trois Religions Monothéistes vers une culture de Paix avec le Primat de Sion, Rav Eliahou Bakchi Doron, le Rabbin René Samuël Sirat et le Grand Rabbin du Maroc, Aaron Monsonégo.
Le Président de la Communauté Juive d’Agadir, Simon Lévy est élu à la Chambre des Conseillers.
Février 1999 : Inauguration officielle en présence du Ministre de la Culture, Si Achari, de la Synagogue Ibn Danan restaurée.
Mai : L’Union Mondiale du Judaïsme Marocain, association des originaires du Maroc en Israël tient sa première réunion à Marrakech, sous le patronage du roi.
Le Conseil des Communautés a créé la Fondation du patrimoine culturel judéo-marocain dont l’objectif est d’œuvrer à la préservation, la restauration, la connaissance et la mise à la portée du public du patrimoine culturel juif marocain, alors que le Musée juif est créé par le comité de la communauté de Casablanca.
Albert Benoudiz (Casablanca) – Vidal Serfaty (Casablanca) – Abraham Azancot (Tanger) – Simon Lévy (Agadir) – Jacques Zafrani (Marrakech) – Armand Guigui (Fes) – Boris Toledano (Casablanca) – Le grand rabbin Aaron Monsonego (Casablanca) – Serge Berdugo (Secrétaire général) – Simon Lévy (Casablanca) – Jacques Toledano (Casablanca) – André Illouz (Casablanca) – Albert Devico (Meknès)
Les Tribunaux Rabbiniques
Avant le Protectorat, l’exercice de la justice est assurée par les tribunaux rabbiniques. Ils sont compétents en matière de statut personnel et règlent les litiges entre Juifs qui concernent le droit commercial et immobilier.
Leurs sentences sont exécutées par le personnel des tribunaux, des fonctionnaires du gouvernement, le chef de la communauté ou la police.
Le tribunal rabbinique est composé d’un ou plusieurs juges, qui siègent généralement au nombre de trois “Bet Din Hagadol” et présidé par un juge principal “Ab Bet Din”. Les greffiers-notaires (Soferim) assurent la rédaction des actes juridiques et des ordonnances (Takkanot).
Après le Protectorat, on procède à une refonte du système juridique, en créant un ensemble de tribunaux rabbiniques locaux et régionaux. Les communautés de chaque municipalité sont dotées d’un tribunal composé de rabbins habilités à traiter du statut personnel : l’état civil, mariage, héritage et des affaires cultuelles (permis abattage etc).
Pour les autres litiges, les Juifs doivent se référer aux tribunaux du Makhzen.
Quatre tribunaux rabbiniques régionaux situés à Rabat, Casablanca, Fès et Marrakech règlent les problèmes qui ne sont pas du ressort des tribunaux locaux et de ceux des communautés dépourvues de tribunal.
A partir de 1955, le Grand tribunal rabbinique siège à Rabat et comprend cinq juges avec le grand rabbin du Maroc comme président. Il a pour fonction de statuer sur les cas en appel et ses décisions sont sans recours. Sous l’égide du Grand tribunal rabbinique,l’Institut des Hautes études rabbiniques, créé en 1950, assure la formation des juges et des greffiers.
A partir de 1974, la réforme judiciaire annule le Grand tribunal rabbinique.Désormais, les juges rabbiniques sont des fonctionnaires de l’état et disent la loi de Moïse au sein des tribunaux réguliers.
Les Institutions Religieuses
L’importance que revêt la vie religieuse se concrétise par de nombreuses institutions religieuses. Les fondations pieuses (Hekdech) et charitables ont des ressources provenant de legs, d’amendes, de dons et cotisations.
Les synagogues constituent un lieu central de la vie communautaire comme lieu de culte, d’étude et de réunion.
Leurs ressources proviennent de la vente des Mitsvot, de dons ou de contributions régulières.
Traditionnellement, les revenus, après déduction des frais d’entretien, étaient partagés entre les rabbins possédant la charge héréditaire (Sérara), le ministre officiant (Shaliah tsibbour) le bedeau (Shammash) et le comité de la communauté.
Chaque ville ou village possède souvent plusieurs synagogues érigées avec simplicité, selon les règles de la Dhimma, ou de façon plus ostentatoire.
Ariella Amar, directrice du département des synagogues et des arts cultuels du Centre d’Art juif, distingue les traditions architecturales et stylistiques des synagogues marocaines (et des objets de culte) en trois catégories géographiques : le nord, le centre et le sud.
La simplicité caractéristique des synagogues de Marrakech et du sud marocain est à l’opposé du luxe et de la taille impressionnante de celles du nord du Maroc, de Tanger en particulier […]
Dans les villes à forte concentration juive du centre du pays – Fès et Meknès – la superficie des synagogues est nettement inférieure (à celles-ci), mais ces dernières témoignent d’une richesse d’ornementation très marquée par le style local […].
L’influence de l’art musulman local est manifeste, en effet, sur les mosquées, les édifices publics comme les palais et les maisons de Fès sont décorées de plaques de stuc ciselé et de Zelliges (carreaux de faïence) aux motifs et au style andalous.
On y trouve la tébah (tribune surélevée où se tiennent les officiants) et le Hekhal (niche où sont placés les rouleaux de la Torah en direction de Jérusalem), éléments décorés selon les techniques artisanales traditionnelles.
Plusieurs synagogues sont aussi en restauration à Oujda, Debdou, Tanger (avec la synagogue Nahon), Azran et Fès. Dans cette ville, les synagogues Danan, Mansano, Em Habanim et la plus ancienne, Slat El Fasiyin, ont été inscrites au programme de sauvegarde de la ville de Fès, patrimoine mondial, patronné par l’UNESCO.
Les Journaux
C’est vers la fin du XIXe siècle que les premiers journaux juifs sont publiés, d’abord à Tanger entre 1883 et 1908. Ils sont rédigés en plusieurs langues : Kol Israël, Mebasser Tov, El Moghrabi en judéo-arabe; Le réveil du Maroc en français et Kol Hanoar en espagnol.
Les publications connaissent un essor entre 1915 et 1963 : des journaux bilingues en judéo-arabe et en français comme El Horria; El Eco Israelitico et Renacimiento de Israël en espagnol, Or Maarav en judéo-arabe et en français L’Avenir et L’Union Marocaine. L’Avenir Illustré publié de 1926 à 1940 est sensible aux problèmes du judaïsme marocain et mondial, en particulier en Israël. L’Union Marocaine, qui paraît entre 1932 et 1940, est antisioniste et prône l’intégration des Juifs marocains à leur communauté nationale.
Pendant la Guerre, les publications cessent puis reprennent en 1945 avec la publication de Noar (1945-1952), bulletin mensuel du groupe Charles Netter dont la ligne éditoriale reprend celle de l’Avenir Illustré.
Le Conseil des Communautés israélites du Maroc publie, à partir de 1950, La voix des Communautés qui sera remplacée à partir de 1995 par un bulletin interne trimestriel, Kahal-Info.
Les institutions sionistes ont publié aussi un hebdomadaire judéo-arabe entre 1950 et 1955 (Khabarat a la Khouana baarès ou Begola) qui informait son lectorat sur les réalisations israéliennes.
Les institutions médicales et d’aide sociale
L’Aide scolaire, créée en 1923 et appuyée par l’AIU a pour objectif de vêtir et de nourrir les enfants nécessiteux scolarisés.
Des garderies et des colonies de vacances sont également mises en place. Plusieurs associations féminines voient le jour dès les années 1930 avec des objectifs multiples.
Certaines contribuent à améliorer les conditions l’hygiène, assurer le suivi des femmes enceintes, leur accouchement et le bien-être des nouveaux-nés .
D’autres viennent en aide à l’enfance déshéritée, comme le fait l’Association Em Habanim, créée en 1930; ces femmes assistent les malades (Bikur Holim), procurent des vêtements aux nécessiteux, comme Malbich Aroumim et permettent aux jeunes filles pauvres de se procurer des dots.
Des dispensaires sont créés dans les mellahs, ainsi que des soupes populaires pour venir en aide aux plus démunis.
Après la Seconde Guerre Mondiale, une aide internationale est fournie par le JOINT et l’Oeuvre de secours à l’enfance (OSE).
De nos jours, l’American joint distribution committee et l’OSE Maroc poursuivent leurs activités, tout comme les organisations, Em Habanim, Malbich Aroumim, l’Aide Scolaire et le Home des Vieux.
Le Scoutisme
Au Maroc, le mouvement Scout naît au début des années 1930, et prend son essor après la Seconde Guerre Mondiale.
Les éclaireurs israélites de France (EIF) fondent alors des sections marocaines qui regroupent garçons et filles provenant surtout de milieux favorisés.
Organisés en troupes et en patrouilles, ils développeront de nombreux programmes d’activités et de formation d’où sortiront de nombreux dirigeants communautaires.
En 1949, des Unités populaires s’ouvrent aux jeunes des couches défavorisées, avec des sections de cadets.
Le DEJJ coordonne le tout, et continue d’assurer avec le Cercle de l’Union de Casablanca, le SOC et le Cercle de l’Alliance les activités culturelles et de loisirs, tandis que les éclaireurs israélites du Maroc ont pris la relève des éclaireurs israélites de France.
En 1961, on comptait environ 850 membres des scouts, répartis en 15 unités et 50 troupes.
Le Sport
C’est avec le développement du système éducatif moderne conduit par l’Alliance Israélite Universelle que la pratique du sport commence à se répandre au sein de la communauté. Ce mouvement s’amplifiera sous le Protectorat et avec la modernisation de la société marocaine.
Les activités sportives sont d’abord limitées au cadre scolaire ou à la participation d’athlètes juifs aux clubs existants. Pour le football, plusieurs joueurs se retrouvent dans l’équipe de l’U.S.M. (Union Sportive Marocaine) et dans le Racing Club du Maroc. Ils participent aussi aux compétitions de tennis, de natation, de water polo, de course automobile, d’escrime et d’athlétisme.
Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, l’Alliance Israélite Universelle développe, malgré les réticences des autorités françaises, un réseau de clubs à travers le Maroc et organise un ensemble de compétitions.
C’est en 1948 que le Club Alliance Sport, reconnu par les autorités, est créé. Les disciplines sportives y sont nombreuses: basket ball, volley ball, ping-pong, natation etc. Ses athlètes gagnent plusieurs compétitions nationales.
Quant au club Charles Netter, fondé en 1928, il met en place après la guerre des équipes de basket-ball et de volley-ball qui participeront aux compétitions nationales.
Les Juifs marocains participent aux Maccabiades, la délégation du Maroc présentant des athlètes dans les disciplines comme le water-polo, la natation, la boxe, le tennis et l’escrime.
Après l’Indépendance, ils font partie de la délégation française; c’est le cas de Raoul Salomon, médaille d’argent aux Maccabiades de 1965 et de 1969.
Les activités sportives sont aussi assurées par le Stade Olympique de Casablanca (SOC), créé en 1952, pour le tennis, le basket et le volley-ball. Des Juifs marocains s’illustreront dans les sports comme le ping-pong, avec Jules Cohen et la boxe, avec Charly Bohbot, le waterpolo avec Jo Abittan, le basket avec Zagury et le football avec Mamane.
Charly Bohbot d’abord amateur de boxe, passe au monde professionnel et devient champion du Maroc en 1947, puis d’Afrique du Nord en 1949. Il prend sa retraite en 1960 sans avoir perdu ses titres.
Pendant toute sa carrière, il est l’une des idoles de la jeunesse juive marocaine. Devenu entraîneur au Canada, il aide à la formation de plusieurs champions.
Aujourd’hui, le sport continue de constituer un élément important dans le programme des élèves.