Peintures
La Peinture
Peintres européens
Pays de lumière, de couleurs et de contrastes, le Maroc offre un environnement propice à la création artistique.
Aux XIXe et XXe siècles, plusieurs peintres illustrent, avec un luxe de détails ethnographiques, des scènes de la vie marocaine, où la communauté juive à sa place.
L’exemple le plus célèbre est celui de Eugène Delacroix (1799-1863), peintre romantique dont une partie de l’œuvre(carnets et peintures) porte sur le Maroc qu’il visite en 1832. Il rapporte de Tanger, Essaouira et Meknès des croquis et des aquarelles colorées qui illustrent la vie juive maghrébine.
Deux toiles, La Noce juive au Maroc, présentée au salon de 1841 et Les musiciens de Mogador sont les plus connues.
D’autres peintres occidentaux rapportent également de leur séjour des tableaux sur les costumes juifs, les cérémonies de mariage, les enterrements et les cimetières, les scènes d’instruction religieuse ainsi que les portraits de Juives et de Juifs marocains.



Parmi les peintres français, il convient de citer :
Alfred Dehodencq (1822-1882):
Emile Lecomte-Vernet (1821-1900) | Benjamin Constant (1845-1902) |
Auguste Delacroix (1809-1868) | Louis-Auguste Girardot (1856-1933) |
Camille Boiry ( 1871-1954) | Mattéo Brondy (1866-1944) |
Odette Bruneau (1891-1984) | Raymond Crétot-Duval (1895-?) |
Yvonne Mariotte (1909-?) | Charles Landelle (1812-1908) |
Alexandre Hirsch (1833-1911) | André Suréda (1872-1930) |
Edy Legrand(1892-1970) |



Parmi les peintres belges :
Victor Eechkhout (1821-1880),
Jean-François Portaels (1818-1895),
Théo Van Rysselberghe (1862-1926),
Ferdinand Willaert (1861-1938).
Peintres juifs marocains
Les premières générations d’artistes juifs marocains sont formées dans les Écoles des Beaux-Arts au Maroc et, plus tard, dans les différents pays d’accueil de la diaspora juive marocaine, en France, aux États-Unis, en Israël et au Québec.
Aux États-Unis
Lucille Corcos (1908-1973) a illustré des ouvrages musicaux et littéraires, comme les oeuvres de Gogol, des contes, comme ceux des frères Grimm ou des magazines comme Fortune.
Guillaume Azoulay, peintre réputé, a exposé ses œuvres dans les grands musées et galeries américaines. Ses tableaux utilisent de multiples supports et traduisent un style figuratif aux couleurs souvent pastel. Chevaux bondissants, figures-racines, scènes marocaines ou bibliques sont traitées avec dynamisme en utilisant des techniques variées (crayon, pastel et peinture).

En France
Maurice Arama, ancien directeur de l’École des Beaux-Arts de Casablanca, installé en France, historien de l’art spécialiste de Delacroix et de la peinture marocaine; il a réalisé, entre autres, des lithographies où se combinent les lettres juives, des visages bibliques ou des colombes stylisées qui illustrent le thème de la paix.
André Elbaz, peintre formé au Maroc puis à Paris. Il explore les différentes facettes de l’expérience juive contemporaine. Dans le cadre de la commémoration de l’expulsion des Juifs d’Espagne en 1992, il a réalisé un porte-folio intitulé De feu et d’exil, sur l’inquisition espagnole. Le porte folio Seuls préfacé par Elie Wiesel constitue une contribution majeure à la création artistique contemporaine sur la Shoah.
Ce thème est repris dans La nuit n’est jamais complète, un film sous-tendu par la musique de l’oratorio de Schoenberg, Un survivant de Varsovie.
Pour sa contribution à la mémoire de la Shoah, il a reçu en 1998, le Prix Mémoire de la Shoah, décerné par la Fondation Jacob Buchman du judaïsme français.
Myriam Tangi privilégie les gravures en pointe sèche, les eaux fortes, les lithographies où dominent les noirs, le sépia et les bruns. L’atmosphère d’un Maroc biblique avec des paysages désertiques imprègne son œuvre.
Benjamin Derry est fortement inspiré par le judaïsme marocain, dont il recrée les personnages du mellah,scribes, rabbins et artisans, sur des dessins à la plume et des aquarelles, des toiles peintes à la gouache, à l’huile et aux sanguines.
En Israël
Raphaël Abecassis est inspiré par des thèmes bibliques traités avec de riches couleurs et en ayant recours à la calligraphie, à des références cabbalistiques, à des personnages stylisés et à des arabesques.
Auteur de lithographies, il réalise aussi des ketoubot sur papier ou cuir. Il a aussi dessiné un vitrail qui décore le Temple sépharade Tiféret Israël à Los Angeles; ce vitrail décrit en quelques panneaux l’histoire des Juifs sépharades depuis leur installation en Espagne jusqu’à la période moderne. Les multiples symboles – anges, échelle, lettres de l’alphabet hébraïque, candélabre, chofar – se conjuguent aux formes et aux couleurs pour créer une œuvre visuelle très riche.
Gérard Allon, photographe et peintre, a recours aux techniques actuelles, comme l’holographie qui crée une image tridimensionnelle d’un objet.
Il a ainsi reproduit un ensemble d’hologrammes qui constituent un essai pictural d’exégèse de la Genèse en se fondant sur les commentaires cabbalistiques. Il a réalisé une Haggadah qui associe des photos abstraites au texte traditionnel.
Yoël Benharrouche est un artiste confirmé, ne se réclamant d’aucune école ou tendance artistique contemporaine. Né à Beer-Sheva, il grandit à Ashdod au sein d’une famille profondément enracinée dans la tradition juive. Installé à Nice à partir de 1974, il y reste pendant 20 ans.
Ces années françaises sont des années de formation et de maturation. Les toiles de cette période témoignent déjà d’une grande créativité : scènes de genre «natures vivantes» ou compositions plus intimistes évoquent déjà une constante exigence de spiritualité.


En 1993, il retourne en Israël et s’établit dans un village du désert de Judée. Il peint, dessine, enlumine et sculpte, en puisant l’essentiel de son inspiration dans l’étude des textes sacrés et dans une représentation mystique de l’homme et du monde.
Les toiles, aquarelles, dessins et polychromies de cette seconde période sont le reflet d’une intériorité toujours tendue vers l’absolu. Elles sont plus abstraites, plus épurées et intensément lumineuses. Salué par la critique et honoré depuis 1987 de distinctions prestigieuses, il expose en permanence en France, en Suisse, en Allemagne, en Angleterre ainsi qu’en Israël et aux Etats-Unis (S. Korsian).
Pinhas Cohen Gan, peintre et professeur, a exposé ses oeuvres dans les grands musées d’Israël, de France, des États-Unis et du Japon. Son style à la fois avant-gardiste et classique s’inspire d’une esthétique influencée par la pensée spinoziste et goethienne, ainsi que des concepts de la physique classique et contemporaine. Son œuvre complexe concerne à la fois la sphère personnelle, socio-politique et universelle.
Plus récemment, le travail de Cohen Gan s’est tourné vers le judaïsme pour explorer, entre autres, l’expérience juive de façon abstraite et la Shoah. Les événements contemporains relatifs à la guerre du Liban et à celle du Golfe ont aussi donné naissance à des œuvres colorées (la guerre des Scuds).
Il est l’un des fondateurs du mouvement conceptualiste israélien dont l’un des objectifs est l’implication sociale.
Moché Gabbay, dont la plupart des toiles illustrent ce cédérom, situe son œuvre dans un courant naïf réaliste.
Comme il l’écrit lui-même «…Chaque peintre aspire à laisser sa marque, sa trace et quant à moi je me suis fixé comme objectif d’inventorier, de restituer et de fixer les personnages et les scènes d’un monde en disparition, celui du judaïsme marocain».

Il réussit ainsi à recréer à travers ses tableaux l’atmosphère religieuse et la vie quotidienne des Juifs du Maroc : environnement architectural, portraits, costumes, rites et traditions, en faisant usage de la guématria (utilisation numérique des lettres hébraïques).
Maurice Hayoun s’inspire des thèmes de l’exil et du déracinement. Son Naufrage du Piscès rappelle un des épisodes douloureux du judaïsme marocain contemporain.
Jacky Itshak Tordjman inscrit aussi son œuvre dans une thématique juive sépharade. Rabbins et artisans sont les sujets de ses lithographies; les poses des personnages sont naturelles et les limites entre les formes estompées.
L’œuvre comprend aussi des paysages d’Israël, de même que des scènes bibliques qui illustrent les textes du Cantique des Cantiques, du Livre des Lamentations, de Ruth et d’Esther.
Au Québec et au Canada
Maxime Benhaïm, formé au Maroc, illustrateur et peintre, inscrit une partie de son œuvre dans une recherche des lieux de mémoire de son Maroc natal, revendiquant un lien artistique avec Delacroix , «un des maîtres de son expérience».
À travers les portraits de femmes juives ou musulmanes, de parents, de façades, de portes et de mellahs, où la recherche de la lumière domine, il tente d’exorciser une nostalgie profonde par un dépouillement des formes et des textures.


Henri Bouadana, calligraphe et maître en vitrail, a réalisé des ketoubot (contrats de mariage) de même que des vitraux pour la synagogue Petah Tikvah de Ville Saint-Laurent (Québec).
Hasday Elmoznino,formé au Maroc et installé à Montréal est demeuré fidèle aux thématiques de l’héritage biblique (patriarches et matriarches) et judéo-marocain (personnages, femmes voilées, mariées parées).
Les styles, figuratif et abstrait sont associés à des matériaux multiples : peinture à l’huile, acrylique, collage, encre de chine et brou de noix. Ses sculptures abstraites ou figuratives (bustes, couples, personnes aux poses classiques et originales), rejoignent dans leur mouvement les courants les plus contemporains.
Hasday Elmoznino,formé au Maroc et installé à Montréal est demeuré fidèle aux thématiques de l’héritage biblique (patriarches et matriarches) et judéo-marocain (personnages, femmes voilées, mariées parées).
Les styles, figuratif et abstrait sont associés à des matériaux multiples : peinture à l’huile, acrylique, collage, encre de chine et brou de noix. Ses sculptures abstraites ou figuratives (bustes, couples, personnes aux poses classiques et originales), rejoignent dans leur mouvement les courants les plus contemporains.
Hasday Elmoznino,formé au Maroc et installé à Montréal est demeuré fidèle aux thématiques de l’héritage biblique (patriarches et matriarches) et judéo-marocain (personnages, femmes voilées, mariées parées).
Les styles, figuratif et abstrait sont associés à des matériaux multiples : peinture à l’huile, acrylique, collage, encre de chine et brou de noix. Ses sculptures abstraites ou figuratives (bustes, couples, personnes aux poses classiques et originales), rejoignent dans leur mouvement les courants les plus contemporains.
Haïm Sherrf, crée une oeuvre dynamique inspirée par le courant surréaliste et cabbalistique. Ses acryliques aux couleurs vives servent de support à des formes abstraites et empreintes de mystère. Il n’hésite pas cependant à recourir un style réaliste.
Marc Eliany, installé à Ottawa, peintre autodidacte, il a exposé au Canada, en Autriche et à Paris. La lumière, l’habitat et l’ambiance du Maroc, en particulier les portes aux couleurs vives sont présentes dans son œuvre.
Peintre de la tolérance et de la fraternité qu’il exhalte dans plusieurs tableaux, il a réalisé ses dernières toiles à l’occasion du 50e anniversaire de la création de l’État d’Israël.